Les efforts volontaires de réduction du méthane ne permettront toujours pas d'atteindre l'objectif de réduction du méthane
Le 30 mars, à l'occasion d'une session du Forum mondial sur le méthane à Washington, DC, l'EPA a lancé son Methane Challenge Program afin d'encourager les entreprises à réduire volontairement les émissions de méthane dans le secteur du pétrole et du gaz. Ce programme cherche à s'appuyer sur le travail de l Programme EPA Natural Gas STAR qui existe, sous une forme ou une autre, depuis plus de 20 ans. En janvier 2015, dans le cadre de son plan annoncé de réduire les émissions de méthane de l'industrie pétrolière et gazière de 40 à 45 % d'ici 2025, l'administration s'est engagée à publier des règlements pour les sources nouvelles et modifiées, ce qu'elle a fait. Cependant, elle a refusé de réglementer les sources de pollution existantes. Au lieu de cela, l'EPA a déclaré qu'elle utiliserait un programme volontaire remanié pour traiter les sources existantes. Dans son annonce de 2015, l'administration a déclaré que "[l]es réductions importantes de méthane obtenues grâce à ces programmes volontaires de l'industrie et aux actions des États pourraient réduire la nécessité de futures réglementations", un point de vue dont d'innombrables études ont montré qu'il était incorrect.
CATF s'est engagé et continuera à s'engager auprès de l'EPA pour s'assurer que le Methane Challenge Program est aussi solide et transparent que possible. Nous saluons le travail accompli par l'EPA et les engagements pris par les entreprises membres, mais nous insistons sur le fait que ces efforts volontaires seront loin d'être suffisants pour atteindre l'objectif de réduction des émissions de méthane fixé par l'administration.
Dans le cadre du Methane Challenge Program, 41 entreprises au total se sont engagées à mettre en œuvre, à l'échelle de l'entreprise, les meilleures pratiques de gestion pour limiter la pollution par le méthane en tant que membres fondateurs. Il y a de bonnes et de mauvaises nouvelles dans la liste des membres fondateurs de l'EPA :
- La mauvaise nouvelle : L'industrie pétrolière et gazière compte plus de six mille entreprises, ce qui fait que 41 est un nombre relativement faible. En outre, aucun des membres fondateurs n'est une entreprise d'exploration et de production de pétrole et de gaz. Étant donné que 73 % des émissions de méthane de l'industrie proviennent de la production de pétrole et de gaz (selon le projet d'inventaire des GES de 2016), l'absence de ces entreprises limitera nécessairement les réductions globales possibles de ce programme volontaire.
- La bonne nouvelle : La majorité des entreprises (37) sont des sociétés de distribution locales, dont beaucoup se sont engagées à accélérer le remplacement des gazoducs souterrains qui fuient. Selon l'EPA, ces 37 entreprises représentent près de 60 % des clients des services publics de gaz naturel dans le pays. Il est prometteur de voir qu'autant de sociétés de distribution participent au programme. Les émissions de méthane provenant du secteur de la distribution ne sont pas couvertes par la réglementation sur le méthane actuellement proposée, de sorte que la participation volontaire pourrait aider à combler cette lacune critique.
Néanmoins, ces actions volontaires ne peuvent se substituer à des mesures de protection fortes, à l'échelle nationale, pour réduire les émissions de méthane dans l'ensemble de l'industrie. Clean Air Task Force et d'autres font valoir depuis des mois que ces mesures volontaires ne permettront pas de réduire suffisamment les émissions de méthane pour atteindre l'objectif de l'administration (voir Mind the Gap). Au début du mois de mars, l'administration, dans le cadre d'une visite d'État du Premier ministre du Canada, l'a admis et s'est s'est engagée à à aller de l'avant avec une approche réglementaire des émissions de méthane provenant de sources existantes. Seules des réglementations solides et applicables aux sources existantes permettront aux États-Unis d'atteindre leur objectif de réduction de 40 à 45 % du méthane provenant du pétrole et du gaz.